Le calame des lutins, des elfes et des fées

Le calame des lutins, des elfes et des fées

Des chemins de traverse - 1ère partie-chapitre 2 - Lestinn

 

Des chemins de traverse – première partie, chapitre 2 : tendre sensualité...

 

 

Lestinn

 

Lestinn était là, debout, souriante, frémissante, le corsage entrouvert, dévoilant la naissance de sa jeune poitrine.

 

Elle lui tendait la main.

 

La pleine lune sculptait une atmosphère irréelle, empreinte de quiétude et d’intimité.

 

Gouéno s’approcha d’elle, lentement, très lentement. Son regard fouillait le sien, s’égarait sur ses cheveux, ses joues, ses lèvres. Plusieurs fois, ses yeux effleurèrent l’échancrure du corsage. Il se laissa envahir par une puissante émotion, son cœur cognait en tous sens ; il saisit la main de Lestinn, fébrile.

 

Calmement, mais fermement, elle l’attira jusqu’à le tenir serré contre son corps. Gouéno fut bouleversé par la douce chaleur de ce jeune corps féminin et se sentit enveloppé par deux bras qui le plaquaient contre ses seins, contre son ventre, contre ses cuisses. Ils restèrent immobiles l’un contre l’autre, joue contre joue.

 

Lestinn, tendrement, délicatement, posa ses lèvres sur celles de Gouéno et ne fit plus un geste, ses lèvres toujours collées à celles du garçon. Puis, tout doucement, elle s’en détacha et disparut en lui adressant un baiser souriant du bout des doigts.

 

Il était temps : devant lui, au fond de la pièce se tenaient son grand-père, son ancien maître d’école et son curé ! Tous trois parlaient tranquillement, à voix basse. Gouéno s’approcha d’eux, sur la pointe des pieds pour essayer d’entendre ce qu’ils pouvaient bien dire. Mais aucun son ne sortait de leur bouche dont les lèvres pourtant parlaient.

 

Tout à coup, le chien se mit à aboyer, ce qui détourna l’attention de Gouéno. Les aboiements cessèrent ; « un renard a dû s’approcher du poulailler » pensa-t-il et, quand son regard revint dans la chambre, il constata avec surprise qu’il n’y avait plus personne !

 

Dehors, l’orage s’était depuis longtemps calmé et l’astre nocturne caressait voluptueusement les formes alanguies des quelques nuages qui musardaient çà et là sous la voûte étoilée. Perché tout en haut du menhir bien dressé à côté de la tombe de Merlin, Gouéno chanta l’éternelle beauté de la nature, psalmodia le mystère de l’infini noir et lumineux, bredouilla la troublante sensualité de la femme et, criant d’impuissance et de jouissance, laissa jaillir vers le ciel et la terre l’effervescence désordonnée de son énergie.

 

Et les Korrigans reprirent en chœur la cantilène du jeune barde.



12/01/2021
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