Le calame des lutins, des elfes et des fées

Le calame des lutins, des elfes et des fées

Tolkien, le Seigneur des Anneaux et la Nature

La nature et la spiritualité dans la Nature sont deux des principales thématiques de mon premier roman "Des chemins de traverse". Début décembre (2019), une question me taraudait : qu’en est-il du rapport entre Tolkien et la Nature (j’ai en tête l’image du combat des arbres dans le film le Seigneur des Anneaux) ?

 

Recherches sur Internet et je tombe sur une fabuleuse analyse de Patrick Curry (https://tolkienestate.com/fr/savoir/reflexions-et-etudes/la-nature-chez-tolkien.html).

 

L'article est assez long mais passionnant et confirme mes intuitions et interrogations. Je n'en citerai que deux extraits :

 

On ne peut douter de l’amour que Tolkien éprouve pour la nature. Sa profonde sensibilité à l’égard des décors naturels, de leur variété et de leurs moindres détails, imprègne tout particulièrement Le Seigneur des Anneaux, et explique en grande partie pourquoi ce roman est si convaincant. Le récit fait une place à la géologie, aux écosystèmes et aux biorégions, à la faune et à la flore, aux saisons et au temps, au Soleil, à la Lune, aux planètes et aux étoiles. Pour autant – et c’est un autre point essentiel –, ces éléments ne sont pas une simple toile de fond pour le drame humain (au sens large) qui s’y déroule. Bien au contraire. La Terre du Milieu est un acteur, un personnage à part entière, de même que tous les principaux lieux et les parties principales qui la composent. L’œuvre de Tolkien n’est pas anthropocentrique, c’est-à-dire qu’elle n’est pas centrée sur l’humain.

 

et :

 

Dans l’œuvre de Tolkien, la présence d’une force d’action et d’une subjectivité non humaines est primordiale. Elles sont le propre, non seulement des peuples (humains ou non), mais aussi d’entités dont nous avons coutume de dire qu’elles « ne peuvent pas être vivantes » – tels les plantes, les roches et les lieux. Ainsi, quand l’herbe nommée athelas est broyée dans de l’eau chaude, l’air s’emplit de joie ; la montagne du Caradhras bloque délibérément la progression de la Fraternité avec de la neige, jusqu’à obliger ses membres à faire demi-tour ; les pierres de Cirith Ungol écoutent le rire de Frodo. Et il ne s’agit pas de simples métaphores littéraires qui seraient vides de sens : la Terre du Milieu est vivante, prise comme un tout et dans chacune de ses parties.
Tolkien renvoie ainsi ses lecteurs à la nature animée, sensuelle et infiniment complexe dans laquelle les humains ont vécu pendant près de 100 000 ans, jusqu’à ce que la vision occidentale moderne de la nature perçue comme un ensemble de « ressources » quantifiables, inertes et passives, ne commence à faire des ravages, il y a 400 ans (seulement).

 

A vos commentaires !



13/01/2020
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