Le calame des lutins, des elfes et des fées

Le calame des lutins, des elfes et des fées

Une interprétation flamboyante du Requiem de Mozart

Coup de coeur posté sur FB le 11 juillet 2019, après avoir visionné, sur Arte, l'interprétation du Requiem de Mozart par le choeur et l’orchestre de l’Ensemble Pygmalion, dirigé par Raphaël Pichon et mis en scène par Romeo Castelucci, festival d’Aix-en-Provence.

Le lien n'est malheureusement plus actif, Arte l'ayant jugé trop obsolète :-(

 

Une heure après, toujours médusé, toujours sidéré, sans voix, sans écriture, bouillonnant, excité, perturbé, remué, ému, pleurant, jubilant.


C’est cela que je veux écrire, c’est cette émotion que je veux susciter, c’est cette profondeur que je veux atteindre.


C’est du théâtre, c’est de l’opéra, c’est de la danse … c’est de l’art !
C’est une véritable mise en scène, c’est une maîtrise de l’éclairage, des volumes, des silences, du bruit, du mouvement.


C’est une mise en danger radicale des interprètes, ces choristes qui chantent sans chef de choeur, sans direction autre que celle de la musique, du tempo, qui dansent en chantant, qui se couchent à même le sol en chantant (essayez pour comprendre), qui assurent les changements de tableau, sur la musique, en chantant, qui s’expriment en toute pudeur, en toute délicatesse, en se mouvant, en se frôlant, en se regardant, en se caressant, en osant peindre les fresques, en osant épandre la poussière et la terre et les couleurs et la lumière, en osant peindre et habiller les acteurs, en osant se déshabiller sur scène devant les autres choristes (essayez : ce n’est pas si facile), devant les solistes, devant le chef d’orchestre et le metteur en scène, devant le public ébahi, conquis, bouleversé.


Bouleversé par la voix pure et juste et assurée de ce petit gamin, au visage si frais, si ouvert, si étonné, si gracieux.


Bouleversé par les chants grégoriens si purs, si justes, si étonnés devant la vie, devant la mort.


Bouleversé par cette intimité des corps, qu’ils soient vieux, jeunes, gracieux ou alourdis, féminins ou masculins.


Bouleversé par ce message de mort, ressassé et ressassé sans cesse : la mort de la préhistoire, la mort de l’histoire, la mort de la flore, de la faune, de l’homme, la mort des arts, la mort des êtres.


Bouleversé par la mort de la musique, la mort du moi, la mort de moi…


Bouleversé par ce bébé, point d’orgue délicat et attendrissant et porteur d’espoir, d’histoire, de renouvellement, jusqu’à la chute du rideau, noir.


J’ai jubilé, j’ai pleuré…
Et je médite.

 

 

Bien sûr, j’ai pensé à la mort de la planète, du fait de son asservissement éhonté par l’humanité.


Bien sûr j’ai pensé à l’holocauste (l’avant dernier tableau : tous les choristes, nus ou quasi nus, se réfugiant derrière les restes déchirés du sobre décors, quittant la scène tels les gazés de l’holocauste quittant la vie, leur vie et ce monde désespérant de violence, de haine, d’exclusion), tels tous les martyrs de l’histoire des hommes, des religions, des guerres physiques et économiques.


Bien sûr j’ai pensé à Apocalypse Now, somptueux opéra cinématographique.


Bien sûr, j’ai pensé au final de 2001, une odyssée de l’espace.


Simplement, tout simplement merci à Raphaël Pichon, à Romeo Castelucci, à tous les artistes (choristes, solistes et danseurs) et techniciens d’avoir œuvré pour un tel chef d’œuvre (donc merci également à Mozart..). Merci à Arte pour sa rediffusion.


Et je continue à méditer...

 

Et je vous laisse méditer sur ce Requiem de Mozart...

 

https://www.arte.tv/fr/videos/088454-001-A/requiem-de-mozart/?fbclid=IwAR0L-5bC7OHqGWOIJJMlixqae7_tDTna3fXKuoMD1w_NGuyKpwEWUHsaK-E

 

 

Michel de la Tharonne

24 octobre 2019

 

 



21/10/2019
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